24 mai 2006

une essence d'acier

Jean-Claude Carrière évoque aussi Metropolis, le film de Fritz Lang :

L’héroïne du film, jouée par Birgit Helm, tombe entre les mains d’un savant qui donne son apparence à un robot métallique, par une sorte de transmission de substance.
Ce personnage maléfique, à la fin du film, est brûlé par les esclaves révoltés, montrant par là qu’ils sont devenus des prolétaires. Au fur et à mesure que le feu l’attaque, la chair de la femme disparaît et la carcasse de métal luisant apparaît. Cette image est presque le contraire de la notre. Nous voulons donner à tout prix une apparence de solidité et notre intimité est friable. Le robot de
Metropolis a toute l’apparence d’une femme et son intérieur est indestructible, ou presque. (Fragilité, p. 58)

Sans doute est-ce une des choses qui nous séduisent quand nous imaginons des robots et autres androïdes : leur indestructible essence d'acier.

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